« Sodome » est le deuxième roman du Journaliste- écrivain ivoirien Julien ANAKI, après « Entre Hommes » parut en 2019.
Sorti le 13 avril 2020 chez les éditions l’Harmattan France, « Sodome » écrit le préfacier Josué Guebo est une « réécriture romancée d’un récit biblique, celui de Loth. », extrait de Genèse 19, 1-29
Dans un style particulier à mi-chemin entre écriture littéraire et style journalistique, l’auteur nous fait revivre l’effroyable histoire de la ville de Sodome. Détruites par le feu et le soufre sur décision divine ; à cause du comportements infâmes et pervers de ses habitants qui commettaient des péchés d’immoralité et l’homosexualité considérée comme une déviance sexuelle.
Dans son récit, parodie du texte biblique, il actualise les personnages, juxtapose les tableaux et les scènes de l’antique Sodome et de Tsoar à des tableaux de villes dites modernes où se déroulent des histoires de relations amoureuses atypiques. Mettant ainsi en relation les faits bibliques et les intrigues relatées dans cette belle romance qui invite à la lecture.
Reprenant les propos du préfacier « À première vue, on pourrait penser, à une absence de réserve sur des faits moraux. Mais il n’en est rien. Julien Anaki aborde la question sensible des mœurs d’une manière respectueuse des différences.
S’il est vrai que le livre se tisse d’aventures entre partenaires de sexe identique, il est loin d’être une apologie ou un réquisitoire. Le texte questionne le sens du mariage, interroge la portée du divorce, sans oublier d’être une réflexion sur la religion, le respect de la vie privée, la vérité du destin et de l’histoire. »
Julien Anaki met donc le pied dans le plat et ose le débat sur la dégradation des mœurs en général et sur l’homosexualité en particulier. Ainsi dit -il : « En m’alignant sur l’histoire (biblique et coranique) répandue de Sodome et de Gomorrhe, l’homosexualité est une déviation. Mais en regardant les Hommes faire des efforts pour la dévêtir de ses oripeaux lugubres, de lutter pour accorder aux homosexuels le droit d’adopter des enfants, un questionnement. Sur quoi nous sommes-nous appuyés pour définir nos normes sociales ? Pour distinguer le bon du mauvais ? L’acceptable de l’inacceptable ? Le tolérable de l’intolérable ? Qui définit alors la norme ? (…) »
A l’analyse cette prise de position de l’auteur n’a pu être possible et motivée que par ses convictions religieuses. Il a donc mis son talent d'écrivain au service de sa foi en Dieu pour défendre sa conception de la morale à savoir que Dieu est en la norme.
Même si « En refermant « Sodome » plusieurs questions nous assaillent alors. Pourquoi une institutionnalisation de l’infidélité, de l’inceste, de la zoophilie, et autres « progrès » pourraient encore aujourd’hui susciter de l’indignation ? Inhibitions judéo-chrétiennes ? Intuition collective de la négativité ? Ou absence –temporaire – de lobby pour défendre leur « noble » cause ? dixit Josué Guebo, il est clair que la position de Julien Anaki transpire dans cette œuvre à savoir que la déviation sexuelle est une abomination quelle qu’en soit la raison.
Car c’est lorsque nous nous plaçons seulement sous l’angle religieux que Dieu devient la norme, et le livre saint où sont consignées ses lois, devient le mode d’emploi pour le fonctionnement de l’espèce humaine. En dehors tout comportement ou action commis est taxé de déviation voire de contre nature. Sinon il en saurait être autrement.
Un chef d’œuvre littéraire à découvrir et à lire. Il sonne comme une exhortation à la vie de sanctification, allusion faite aux derniers propos du narrateur à la fin du roman :
« Il est un temps pour chaque chose. La main de l’Éternel est levée sur nos abominations, attendant notre repentance »
Bonne lecture !
JeanGui.KOUAKOU
